Mot du Président Du Conseil d’Administration

Pr. Aimé J. NIANOGO
Aujourd’hui plus que jamais, la question de ce qu’est le développement peut être posée. De quel type de développement les communautés rurales ont-elles vraiment besoin ? Que recherchent les pygmées d’Afrique Centrale, pour atteindre le bien-être ? Et les populations autochtones en général ? ces groupes sociaux et culturels distincts qui partagent des liens ancestraux collectifs avec les ressources naturelles et les terres où elles vivent, qu’elles occupent ou dont elles ont été déplacées ?
Il y a des populations autochtones réparties dans plus de 90 pays ; Elles ne représentent que 5 % de la population mondiale, occupent ou utilisent seulement un quart de la surface de la planète, mais sont en réalité les « gardiens » de 80 % de la biodiversité mondiale . En effet, elles ont une expertise et un savoir ancestral qui leur permettent de s’adapter aux risques et aux catastrophes naturelles, mais aussi de les atténuer et d’en réduire la portée.
Or aujourd’hui non seulement le milieu de vie des communautés rurales est menacé par les industries extractives (bois, minerais, pétrole) et l’accaparement des terres ; en plus, il y a une sorte de matraquage médiatique qui installe dans le subconscient des jeunes une vision de leur avenir qui les éloigne facilement de leur culture, les formatant même parfois pour l’exil vers l’eldorado européen. Du coup, l’attachement au terroir et le respect des ancêtres qui impliquait l’humilité, la solidarité, le travail et le respect de la diversité de la nature disparaissent lentement mais sûrement.
Dans ce contexte d’abandon de la spiritualité endogène et de rupture des liens communautaires, le changement climatique et les catastrophes qui l’accompagnent, le terrorisme et l’instabilité politique, les communautés vivent aujourd’hui avec un niveau d’anxiété jamais égalé et qui inhibe leur créativité et leur combativité.
C’est pourquoi il faut des messages plus positifs ; il faut également permettre aux communautés locales d’être au contrôle d’un développement conçu et mis en œuvre par eux-mêmes. Un tel changement de paradigme devrait favoriser une émancipation plus humaine et plus durable des communautés et des Hommes, respectueuse de la diversité humaine et de la nature.
Afin de contribuer à ce développement endogène, Africa’s Sustainable Development Council (ASUDEC) veut dans toutes ses approches, s’inspirer de la spiritualité, des valeurs et des savoirs locaux et s’appuyer sur la science.
Nous avons espoir que cet engagement bénéficiera de l’adhésion de nos partenaires locaux et internationaux afin qu’ensemble, nous fassions de notre planète un écosystème intègre et en bonne santé, promoteur d’un bien-être partagé et équitable.
Devenez volontaire ASUDEC